L’HABITAT ALTERNATIF :
UN TOIT : UNE NÉCESSITÉ ESSENTIELLE
Avoir un toit, est l’une des choses les plus essentielles dans la vie. Le logement est un espace de vie nécessaire à son intimité, à sa sécurité ( enfin, en principe), à sa santé, à son repas, à sa dignité. Sans toit, on a tout perdu. On est plus rien. On ne peut se laver, ni dormir, ni faire à manger, ni réfléchir, s’organiser. On n’a plus de vie intime. On n’a plus d’existence, plus de droits humains. On ne peut plus protéger sa famille. On est à la merci des intempéries, des agressions, des maladies. On est passé du statut d’ humain à celui d’animal pourchassé partout.
Se retrouver à la rue est la hantise de toute personne. Personne n’en n’est à l’abri. La perte d’un emploi, l’impossibilité de payer son loyer, son crédit et l’on se retrouve à la rue avec tous les risques et incertitudes du lendemain.
J’avoue que cela a toujours été et demeure la hantise de ma vie.
Payer mon loyer, a toujours été ma priorité des priorités, sur d’autres nécessités.
Au moins avec toit, même si l’on a pas où peu à manger, personne ne le voit.
AVOIR UN TOIT A SOI
Cela a toujours été l’un des idéaux de ma vie et c’est l’idéal de beaucoup de monde.
Au moins, si l’on a perdu son travail, il reste son toit, et le moyen de préserver sa dignité.
A 71 ans j’espère toujours arriver à concrétiser ce rêve, non plus seulement pour moi, mais pour ma jeune compagne qui partage ma vie.
Certes, je ne rêve pas de posséder une villa avec piscine, mais seulement d’un espace de vie pour moi et mes proches.
LES DIFFÉRENTS TYPES D’HABITATS
Durant ma vie, j’ai habité dans différents habitats, des classiques et dans des habitats alternatifs, par la force des choses, mais aucun ne répondait totalement à mes attentes.
Enfant, j’ai vécu dans une cabane en bois construite par mon père sur un terrain qu’il avait acheté, situé à proximité d’un bois, à Lardy. Il y avait au fil des mois, ajouté des pièces à l’arrière. Puis, par la suite, recouvert le tout d’un enduit ( chaux, plâtre ou ciment ? je ne me souviens plus).
La maison était recouverte de plaques de tôle.
Mon père était ouvrier, mais il avait pu dans les années 50, acheter ce bout de terrain et construire sa baraque sans problèmes adminitratifs, ce qui serait aujourd’hui impossible en France.
En 1956 ou 1957 mon père a vendu cette maison et ce terrain. Et il a acheté une terrain à Étampes. Alors la Seine-et-Oise, pour y construire une nouvelle maison, plus grande et en dur. Il avait fait faire le gros œuvre par des maçons portugais qui travaillaient chaque weekend pour mon père et qui étaient payés à la tâche.
En attendant que la maison soit habitable, nous habitions sur une partie du terrain dans un wagon désaffecté de la SNCF, que mon père avait fait mettre sur celui-ci. Les hivers étaient glacials, mais supportables avec des édredons remplis de plumes et un poêle.
Nous avons occupé quelque temps notre grande maison, mais mon père décida de la vendre pour acheter un mas dans le Valespir, dans les Pyrénées orientales. Ma mère 99 ans, y habite toujours…
Entre temps, je suis parti vivre en Corse. J’habiterai là-bas durant les années passées dans ce pays, dans des pagliaghi (maisons basses en pierres sèches, recouvertes de pierres plates reposant sur des branches grossièrement équarries) ; dans des cadres de déménagement installés sur des plantations et aussi dans une partie encore couverte du château en ruines du Prince Pierre, à luzipeu, ainsi que dans une mansarde près du marché de Calvi . J’ai aussi galéré dans Paris : » dormi » dans des centres d’hébergement ; dans des squats, dans des caves, dans des cartons. Une période de ma vie où j’ai vraiment touché le fond ; avant que des amis végétariens me tendent la main. J’ai ensuite vécu dans une communauté végétarienne de Sainte- Geneviève-des-Bois avec des fondateurs historiques de l’association Nature et Progrès : Roland Chevriot, Claude Aubert, Daniel Fargeas. J’y ai appris à cultiver » bio ». Cette propriété appartenait à un dirigeant kurde : l’Emir Bedir Khan… Cette période de printemps, si je puis dire, après un très rude hiver, fut d’un grand enrichissement culturel, professionnel et humain.
J’ai ensuite vécu à Nice dans diverses locations, puis dans la villa de mon beau-père d’alors, un maçon italien, qui avait construit sa maison de ses propres mains.
En 1992, j’ai vécu très brièvement en Algérie, dans une baraque en pierres sèches d’un quartier populaire de Tizi-ouzou ( kabylie). Je n’avais jamais eu, je crois, aussi froid de toute ma vie. C’était en hiver.
J’ai ensuite habité dans une chambre à Antibes, puis dans une studette d’une résidence de la même ville. Ensuite, pour terminer, dans un HLM de la périphérie de Nice ainsi que durant 8 ans, dans une ancienne cave d’une vieille bâtisse située au milieu d’un petit village de moyenne montagne de l’arrière-pays grassois…
Aujourd’hui, je vis en partie à Nice et en partie au Sénégal.
J’ai habité successivement au Sénégal dans une résidence de « blancs » peu fortunés, dans une chambre d’un immeuble, puis dans un petit logement ( équivalent d’un F1) situé dans un immeuble : couloir, grande chambre, salle de bain, espace salle à manger, cuisine et balcon.
L’HABITAT ALTERNATIF
J’ai suivi et je suis encore, enfin, dans la mesure du possible, toutes les initiatives en la matière et m’informe sur les différents types d’habitat.
Je ne veux décourager personne, mais toutes les personnes ( ou presque) qui en France, ont voulu ou veulent habiter dans des habitats alternatifs, ont été ou sont confrontés à beaucoup de problèmes adminitratifs. L’habitat alternatif étant traqué un peu partout par les maires et les administrations, que cela soit au nom des normes, de l’assainissement, de plans d’occupation du sol (POS), de taxes, même ; il est pratiquement devenu impossible d’habiter dans une cabane, une caravane, dans un conteneur, une yourte, un dôme, même placé sur son propre terrain.
D’un côté, je suis admiratif des personnes qui arrivent à persister dans leur choix, malgré les procès, les menaces de destruction et d’expulsion, mais d’un autre, je me dis que d’argent et d’énergie perdus pour vivre dans l’habitat de ses souhaits ou de ses moyens. Même si l’on arrive à gagner au terme d’années de procédures, d’incertitudes. Je me dis que c’est le système qui a surtout gagné en pourrissant la vie et en ruinant le citoyen.
Il y aurait peut-être encore la solution de la roulotte que l’on déplace régulièrement d’un lieu à un autre, mais je n’en ai pas la certitude.
L’HABITAT AUTONOME OU L’HABITAT IDEAL
Le type d’habitat à choisir est selon les contextes climatiques sécuritaire, social, politique, administratif, culturel, environnemental, du lieu où du pays dans lequel on se trouve. L’habitat possible, ne correspond pas toujours à l’habitat de ses rêves.
L’habitat de mes rêves, ici, en Afrique, serait une case traditionnelle africaine, car c’est la construction la plus facile, la moins chère, la plus belle et la plus écologique. Or, pour des raisons sécuritaires et de modernisme ( qui ne sont pas les miennes) beaucoup abandonnent ce type d’habitat que l’on ne trouve plus que dans les villages éloignés ou dans de petits îlots épars. Elle pourrait encore être possible, mais à proximité d’une agglomération , avec la présence permanente d’une famille nombreuse sur le site entouré d’un grand mur.
L’habitat même le plus pauvre qui se construit ici, est constitué de parpaings moulés et séchés sur place. Chaque porte est métallique ou renforcée par une grille, de même que les fenêtres.
L’habitat idéal réfléchi ici, et non pas de ses rêves, serait donc en parpaings, sur un terrain entouré d’un mur, pouvant être utilisé comme support de l’habitat ou de plusieurs habitats. La possession d’un terrain est évidemment l’acte fondamental. Avec des arbres fruitiers, un coin permaculture, un atelier d’un artisanat utilitaire, des plaques solaires pour l’électricité, un puits pour l’eau. Et même une boutique ouvrant sur la rue ; on est pratiquement assuré de pouvoir bien vivre chez soi. Inclus ces éléments, on ne peut trouver de meilleure définition pour désigner l’habitat autonome.
Daniel Milan
Notes :
https://www.jurifiable.com/conseil-juridique/droit-immobilier/droit-au-logement-0
https://leblogdedanielmilan.wordpress.com/2019/02/08/minimalisme-autarcisme-survivalisme/
5 raisons de vivre en earthship, la maison écologique et autonome
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http://www.habitat-alternatif.com
https://www.build-green.fr/habitats-alternatifs-et-non-conventionnels/
https://mrmondialisation.org/category/illustrations/habitat-alternatif/
https://santecool.net/quel-habitat-alternatif-choisir/
Vie alternative : Annuaire des écolieux, écovillages et écohameaux en France
https://reporterre.net/Vivre-sous-un-dome-un-habitat-alternatif-meconnu
https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1977_num_30_119_2826
https://www.metropolitiques.eu/Le-logement-social-en-Afrique-un.html
http://www.habiter-autrement.org/
https://www.toutvert.fr/maisons-fabriquees-avec-des-materiaux-recuperes/
http://hippies-1973.forumactif.org/t578p125-habitats-alternatifs-cabanes-et-huttes
http://www.onpeutlefaire.com/forum/topic/13239-abri-pour-brebis-en-paille/
https://www.les-cabanes.com/forum-cabane/threads/ma-cabane-paille.
http://pailleencherie.canalblog.com
http://aventure-pere-fils.e-monsite.com/pages/la-case-senegalaise.html
http://muevet.free.fr/article.php3?id_article=1
https://www.midilibre.fr/2012/04/04/l-habitat-alternatif-seme-la-discorde,481435.php
http://www.habiter-autrement.org/12.energies/01_ener.htm
http://www.plans-maisons.fr/construire-une-maison-autonome/
http://www.onpeutlefaire.com/forum/topic/15624-créer-une-communauté-autarcique/
Vivre en totale autarcie : À 62 ans, elle vit en autonomie depuis 17 ans
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http://www.mondequibouge.be/index.php/2007/08/une-maison-ecologique-construite-en-pneus/
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https://www.bastamag.net/De-la-construction-d-une-maison-autonome-a-une-vie-collective-inattendue
http://maisonautonome.canalblog.com
https://mobile.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/un-toit-pour-2000-euros-176367
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http://yurtao.canalblog.com/archives/2007/08/19/5936676.html
https://anarchiv.wordpress.com/2018/01/29/une-colonie-anarchiste-tarzout-algerie/
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