L’ÉGALITÉ REEXPLIQUEE AUX MAL-COMPRENANTS
Cela fait plus de 10 ans que j’écris sur et pour l’égalité. Je pensais avoir traité le sujet sous tous ses angles. Eh bien non, il y a encore des personnes qui n’ont pas encore compris ce qu’était l’égalité.
Dernièrement, quelqu’un m’a dit « ah oui, c’est un truc réclamé par les minorités. » Or, ce n’est pas du tout ça ou pas seulement ça. l’Egalité est pour tout le monde et concerne tout le monde.
On s’indigne des inégalités, mais cela ne vient à l’idée de personne que pour faire disparaitre les inégalités, il faut plus d’égalité. Dès lors qu’on ne reconnaît pas l’autre pour son égal, on s’autorise tout et on lui nie tous ses droits humains.
C’est vrai, le concept d’égalité, est sans doute l’un des plus détournés, dévoyés et utilisés pour tout et n’importe quoi. On parle d’égalité entre l’homme et la femme, très bien, mais c’est très réducteur. L’égalité ne se divise pas. C’est l’égalité partout en tout et pour tous les êtres humains qu’il faut. Une minorité n’est pas toujours victime d’inégalités. Elle peut très bien être aussi vectrice d’inégalités, quand elle s’est accaparée de toutes les institutions d’un état et influe sur cet état beaucoup plus que son nombre devrait lui permettre. Les colonisations n’ont pas toujours été démographiques, elles ont été le plus souvent économiques et culturelles. Imposer une histoire, une souffrance, ses propres convenances aux autres, est une négation des autres, ce sont des formes de colonisation et une façon de dire aux autres, nous vous sommes supérieurs… Nous vous permettons d’exister à condition d’accepter ce que nous vous imposons.
L’égalité n’est pas non plus une négation des différences. Ces différences peuvent être positives ou négatives. Les différences négatives peuvent être atténuées en donnant plus d’égalité à ces personnes.
L’égalité concrète est la forme la plus élevée et complète de justice. Elle a pour but d’empêcher toute domination de l’homme sur l’homme ; que des hommes soient écrasés par d’autres hommes. L’égalité contenue dans des articles de la Constitution l’a été dans cet esprit, en théorie du moins, même si son application inexistante, nous fait davantage penser à une confiscation ou à un thème de propagande.
On nous parle d’égalité devant la loi, mais face à une loi inégalitaire, il ne peut y avoir d’égalité.
Où est l’égalité devant des juges, quand un pauvre n’a pas les moyens de sa défense ? avec un avocat commis d’office, face à 5 ou 6 parties civiles déchaînées, des juges qui leur sont à l’avance acquis ?
Où est l’égalité devant des juges , dont la mission est d’appliquer une loi faite pour défendre les privilèges et l’intouchabilite d’un groupe d’individus organisés et influents ?
Certains jugements ressemblent à de vrais lynchages judiciaires. l’Egalité constitutionnelle ne devrait pas permettre ça, pourtant, elle le permet. mais qui s’en indigne ? Qui s’y oppose ? Personne ! Quel parti politique dénonce ça ? Aucun !
L’égalité, c’est considérer qu’un être humain est égal à un autre être humain et qu’il doit être traité également. Ne porter atteinte à sa dignité et à aucun de ses droits. Or il y a des individus qui se croient supérieurs aux autres et tiennent pour inférieurs les autres. Les discours établissant des préférences à l’égard des uns et de détestations à l’égard des autres, relèvent de cet état d’esprit. Ce sont des discours supremacistes, discriminatoires et excluants. Dire, que certains citoyens sont à l’avant-garde de la République, revient à dire que certaines catégories de citoyens seraient meilleurs ou au-dessus des autres. Traiter de « riens » des citoyens, veut dire que d’autres sont « tout » ; c’est établir une hiérarchie entre les citoyens. Ces discours sont la négation du principe d’égalité Cela veut dire que l’on ne considère pas que les citoyens sont égaux.
Une société dont une partie des citoyens sont régulièrement criminalises et d’autres adulés par des élus politiques, bafoue les principes d’égalité, contenus dans la Constitution.
Réclamer un édifice religieux d’un culte reconnu, pour pratiquer sa religion est l’exercice d’un droit humain légitime qui relève de l’égalité entre tous et ne concerne que les concernés. De même qu’il est fondé pour une minorité que de réclamer l’enseignement de sa langue, de sa culture, de son histoire. Ils n’imposent, ni ne prennent rien à personne. Porter un voile dit islamique ou un autre attribut religieux en tous lieux, est aussi un droit humain légitime, indépendamment de ce que l’on puisse en penser.
Cela n’est pas la même chose que d’imposer une histoire, de faire taire par la loi, la censure et la répression, d’autres citoyens.
Les lois dites « antiracistes » instaurées au profit d’un groupe d’individus ; sont inégalitaires, supremacistes, racistes, discriminatoires et sélectives dans leur esprit, comme dans leur application. Elles sont donc anticonstitutionnelles, mais il ne s’est trouvé et ne se trouve toujours personne pour le dire et saisir le Conseil Constitutionnel.
l’Egalité concrète appliquée, ne permettrait pas ça. Les articles de la Constitution ne font aucune distinction entre les citoyens tenus pour égaux et stipulent bien qu’aucun citoyen ou partie de citoyens, ne peuvent s’approprier les institutions. L’ on doit sans doute poursuivre devant les tribunaux les personnes qui se sont livrées à des incitations à la haine à l’égard de groupes humains, au nom de l’égalité humaine qui a pu être bafouée et certainement pas au nom de lois dites antiracistes et pas dans les conditions abusives, totalitaires et outrageantes pour l’accusé comme cela est le cas actuellement. Il doit être tenu compte des intentions de l’accusé et de ses arguments. C’est aussi celà, l’égalité. On ne doit pas non plus pouvoir traîter impunement quelqu’un de raciste ou d’antisémite, avec autant de légèreté que l’on le fait actuellement, parce qu’il a osé exprimé des vérités dérangeantes ou ses opinions. Dénoncer des faits réels et avérés, relève de l’information et ne peut, ni ne doit, être assimilé à de l’incitation à la haine. Toute histoire est vivante, aucune histoire ne doit être dogmatisee, sacralisée, fossilisée. On devrait pouvoir librement débattre ou contester une histoire, sans risquer d’être poursuivi et condamné devant des tribunaux. On doit aussi pouvoir dire librement que l’on n’aime pas telle religion, mais en aucun cas porter atteinte à la dignité et à l’honneur d’ êtres humains et à l’exercice de leurs droits fondamentaux, religieux inclus. Si l’égalité était appliquée tout serait traité avec mesure et discernement et non à l’emporte-pièce comme nous le voyons actuellement.
Les contrôles au faciès opérées par la police dans certains quartiers, plutôt que d’autres, ou visant les mêmes appartenances dans ces autres quartiers, sont de toute évidence, inégalitaires, racistes et discriminatoires.
Il est bien évident que ceux qui tirent profit des inégalités, ne veulent pas de l’égalité. Reconnaître que l’autre est son égal humain, indépendamment de ses différences positives ou négatives, de sa nationalité, de ses origines, de sa race, de sa religion, de sa position sociale, de ses opinions est aussi reconnaître de facto que cet égal humain a des droits, or, ça, ils ne le veulent pas non plus. Reconnaître tous les droits humains légitimes à l’autre, ne veut pas dire non plus, qu’il puisse s’autoriser à porter atteinte à nos propres droits et à nous écraser. Ne mélangeons pas les choses.
Daniel Milan
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