NOUS SOMMES TOUS DES COLONISÉS
Le colonialisme peut être culturel et économique, démographique, mais plus généralement, il est un tout. Chaque élément étant un symptôme d’une même maladie, visant à asservir et à détruire les hommes.
On croit communément que ce terme ne concernait que les populations d’Afrique sous domination française, portugaise, anglaise, espagnole, italienne… Et l’on l’écarte , concernant les populations européennes , pour en utiliser d’autres au connotations plus softes, qui renvoient moins à l’asservissement et à l’indigénat. Pourtant, partout où l’on impose un mode de vie, une histoire, une langue, qui n’est pas la sienne ; que ce soit, par la force, la persuasion, la corruption ( l’achat des « élites »), « l’éducation » ou la propagande ; que l’on exploite des gens ; que l’on détruit leur mode de vie et leur identité ; que l’on les spolie de leurs ressources et de leurs droits, au profit de quelques uns ; que l’on leur interdit de s’exprimer ; que l’on induit dans des discours et des lois, des distinctions, des exclusions ; des préférences et des détestations ; que des hommes ne sont pas traités de la même façon ; qu’il n’y a pas la même justice ; qu’il y a traite des humains ; main-mise de quelques uns sur les institutions d’un pays ; transfert de populations ; que l’on est dépossédé de ses droits ; que des populations sont exclues, de fait, de certains quartiers, dont on a rénové ou rasé les habitations, chassé leurs habitants, pour y installer des populations socialement et ethniquement, plus aisées ,( Transfert de populations, pour quelque motif et prétexte que ce soit ,( préférence et rentabilité) ; quand une minorité s’est accaparée de toutes les fonctions de prestige, de pouvoir et de contre-pouvoir ; de toutes les richesses et installé partout des cheik-point à tous les niveaux, pour mieux contrôler et encadrer les colonisés ; que l’on soit ou non, dans l’acceptation, la soumission, volontaires ou pas ; ON VIT UNE SITUATION DE COLONISÉ. C’est le terme le plus exact, qui convient.
Je ne vois pas en quoi ma situation de paria en France, serait différente, de celle que vivait, jadis, les populations africaines, je la trouve même, à bien des égards, pire encore…
Par ailleurs, presque tous les États européens, et pas seulement, se sont constitués à partir de territoires, achetés, échangés, conquis, sans consultation de leurs populations. Ce sont là , les principes de base de toute colonisation, indépendamment des » justifications » et des cadres et statuts administratifs, donnés à l’ensemble de ces territoires : Royaume, Empire, République. Les fonctions de préfet, voire même d’ambassadeurs, sont celles des gouverneurs de jadis, des colonies africaines.
Les migrants d’Afrique et d’ailleurs, en France, ne sont pas nos ennemis, mais tout simplement, des colonisés comme vous et moi. Ce sont les raisons pour lesquelles, j’ai toujours prôné la solidarité de tous les colonisés.
Ne disparaîtront toutes les colonies et les colonisations, que le jour où les humains auront reconquis leurs droits, leurs libertés, leur culture, leur territoire ; où la voix de chaque être humain sera écoutée et entendue et que chacun sera autonome et libre de vivre comme il le souhaite et là où il le souhaite.
Daniel Milan
(17 décembre 2018)
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